((c&p)) - alerte avalanche

Se couper des réseaux sociaux a du bon et les seules fois où tu oses t'en servir, c'est pour prendre des nouvelles de tes enfants ou pour leur parler, en leur disant que tu rentres bientôt. Autant profiter de ces quelques jours avec tes potes, dans la joie et la bonne humeur, retrouver les plaisirs simples de la vie. Même si Caesar est du genre mauvais perdant et est parti bouder à la fenêtre, la bonne ambiance continue de régner dans le salon du chalet que vous partagez. Du moins, jusqu'à ce cri qui annonce une couille. Conseil suivi, tu te jettes au sol, embarquant taon voisin.e de table avec toi. Vacarme qui précède un silence de mort. « Tout le monde va bien ? » que tu oses demander en levant la tête, avant même de constater les dégâts.

Une semaine avec les potes, quelques jours apres les cours. C’était parfait. Tous ensemble réunis, j’etais ravi. Mise au green neigeux. Piste, bouffe, fou rire au menu. On ne pouvait pas rever mieux. Et pourtant c’est bien le pire qui nous arrive. Au sol a l’ordre. Ca tremble. Les minutes defilent. Du blanc sur les fenêtres. Tout roule pour moi. Et vous autres ? En dessous de Tova, j’allais pas m’en plaindre. C’est pas le moment de me tripoter. Suis pudique.

C'est demain le retour et clairement que ça ne t'aurait pas dérangé de rester un peu plus longtemps ici. Parce que tu te sens bien, apaisée, en sécurité, avec ces amis qu'on vraiment pas l'air de te juger malgré que tu t'entêtes à garder la vérité. Le retour à Boston et son lot de problèmes et d'angoisses quotidiennes te dépite, mais tu vas devoir faire avec. C'est bien plus facile ici, de manger, de parler, de skier, de rire de Cae qui se lève pour aller bouder. Toi aussi tu te lèves, mais juste le temps d'aller aux toilettes et lorsque tu te laves les mains, un grand fracas, des cris, l'électricité qui se coupe et les murs qui semblent trembler. Tu sors en trombe de la salle de bain, t'y vois rien et tu paniques "qu'est ce qu'il s'est passé ?!"

Tu n’es pas la meilleure des compagnies en ce moment, complètement perdue dans ton couple avec @Aurora Boehringer , est ce que vous êtes encore ensemble d’ailleurs ? T’arrives pas à en parler à qui que ce soit, alors tu préfères garder ça pour toi. Un week-end entre potes avec des jeux de société, des boissons chaudes et de l’alcool pour vous réchauffer, tu participes toujours un peu absent. Perdu dans tes pensées alors que Caesar est parti bouder après sa défaite, toi tu range frénétiquement le jeu direction le placard pré de la porte d’entrée pour y glisser la boite. Tu n’entends que lointaine la voix qui vous dit de vous coucher à terre. Les murs qui se mettent à trembler et se brise sous le poids de la neige, le froid qui vient te caresser rapidement la peau et tu voie la poudreuse blanche dans la maison te ramenant à la réalité, rapidement emporté.

@Nathaniel Bernadotte & @Caesar Falls & @Tova Markovich & @Katalia Borgia

Les oreilles qui bourdonnent encore un peu après le fracas et le bruit sourd de l'impact. Poudreuse ayant traversée quelques carreaux cassés, toit abîmé laissant le vent, froid, glacé, frigorifiant les âmes et les corps qu'il rencontre, s'engouffrer dans l'habitacle. Le feu de la cheminée s'était éteint et moi, trop proche de la fenêtre, les mains sur la tête comme un criminel qui se faisait arrêté, je tremblais. Mais les voix qui s'élançaient doucement dans le châlet me fît rouvrir les yeux, lever la tête aussi un peu. "Les gars ? Tout le monde va bien ?" Vous êtes où bordel ? Les mains au sol et d'un coup rapide, je me relevai. Pieds ancré dans le sol, j'admirais avec effroi les dégâts de l'avalanche que j'avais vu s'avancer à travers la fenêtre. La maison est plongée dans un noir presque total. J'vois rien et j'avance à tâtons, tentant désespérément d'identifier la position de mes amis au son de leur voix. "Nate ? Ca va ?" que je demande au premier des 5 nains. Mais visiblement, l'homme était intacte. Puis c'était cet écho que je pourrais reconnaitre parmi tellement d'autre qui me fis avancer. "Kat ? Kaaat ? Ah putain Kat, t'es là... Y a eu une avalanche, viens dans le salon s'il te plait." Les doigts qui s'accrochent aux tiens, cherchant du pied les endroits à éviter jusqu'à la salle commune. "Tout le monde est là ? Tout va bien ? Qui a son tel et peut appeler des urgences ?" que je demande, pressé de sortir d'ici, la claustrophobie qui pointe le bout de son nez.

Quelques secondes. C’est tout ce qu’il faut pour que notre fin de semaine entre amis à la montagne bascule. Finir sur le sol, entendre et sentir le fracas de la neige sur le chalet, cligner des yeux pour commencer à s’habituer au changement radical de luminosité. Frissonner à cause du froid qui s’installe en un instant, à cause des cris de surprise des copains, avant que le cœur ne se serre en l’espace d’une fraction de seconde alors que le calme plat revient. Est-ce que quelqu’un est blessé ? Tova, Nate, Katalia et Caesar retrouvent la voix en premiers. « Attends, le mien était en train de charger dans la cuisine. » Sur le plan de travail. Mais va retrouver ton chemin à tâtons maintenant… Quelqu’un d’autre sera plus rapide. Mais bordel ce qu’il fait froid… Il faut que je retrouve mon écharpe, mon gros gilet ne fera pas l’affaire. « Jayson, ça va ? » Vu que c’est la seule voix qui n’a pas encore résonné.

Une… quoi ? Tu dois être en train de rêver c'est pas possible. L'obscurité soudaine et le froid saisissant semble pourtant bel et bien te confirmer que si, c'est ce qu'il s'est passé, c'est la réalité. @Caesar Falls qui scande ton nom, toi qui sais pas où tu te trouves. Tu paniques et de nouveau un bruit de verre fracassé, surement une autre fenêtre qui a craqué sous le poids violent de la neige qui s'écoule comme un raz de marée. T'as les larmes de peur qui montent et ta voix est fébrile « Ici ! » Une main qui attrape la tienne, tes pupilles mettent de longues secondes à s'acclimater à la soudaine obscurité. Dans le salon tu discernes les silhouettes de @Tova Markovich, @Nathaniel Bernadotte, @Jayson King et @Céleste Courtin-Clarins qu'à l'air de chercher le chemin vers la cuisine. Tu tentes de rassembler tes idées à la question de Cae, mais la réponse que tu trouves et que tu donnes ne te plait pas. « J'ai oublié le mien dans la voiture après les courses, je pensais aller le récupérer avant d'aller dormir. » L'air est glacial et tu commences à claquer des dents « Jay ?! » c'est le seul dont t'entends pas la voix, ça te fait peur.

T’es un peu sonné par ce qu’il vient de se passer et le froid qui t’immobilise, si tu avais su tu aurais mit ton manteau pour te protéger. Il n’a fallu que quelques secondes pourtant tu aurais cru que ça avait durer plusieurs minutes, tu as même du mal à comprendre ce qu’il vient de se passer, réaliser qu’une avalanche vient de se produire. Tu n’arrives pas à parler déboussolé enseveli sous la poudreuse tu mets bien quelques minutes a t’extraire et il fait noir, ça n’avance rien de bon. « Je suis là ! » finis tu par dire, une fois que tu as les pieds ancrés sur le sol et que tu t’es débarrassé de la neige qui te recouvrait, heureusement que tu es dans l’entrée, tu arrives à attraper les manteaux qui se trouvaient là après avoir tâtonné pendant un petit moment. Tu en enfiles un à l’aveugle mais c’est clairement pas ton parfum qui embaume tes narines, tu reconnais celui de Céleste, tant pis, tu décides de le garder sur tes épaules, tu n’as aucune idée lequel est le tiens dans cette pénombre absolue de toute façon. Téléphone ? c’est une bonne idée ça, tu tattes tes poches avant de te souvenir qu’il charge dans la chambre de toute manière vous captiez pas grand chose ici. « Le miens est dans la chambre .. » Tu récupères les manteaux tombés au sol avant d’essayé de te diriger vers le salon en te prenant des meubles au passage. « Putain de meuble ! »

@Nathaniel Bernadotte & @Caesar Falls & @Tova Markovich & @Katalia Borgia & @Céleste Courtin-Clarins

L'esprit qui virevolte, instinct de survie qui s'échauffe, y a pleins d'idées qui me passent par la tête, trop de possibilité et pas assez d'issues possible. Les iris s'adaptent petit à petit à la pénombre, distinguant désormais les silhouettes. L'âme du leader, verseau pur et dur qui prend place dans la tête de l'empereur, je dicte. "Restez tous là, je vais chercher les téléphones et des pulls parce que ça caille ici. Jay, retire ce manteau, tu le mettras cette nuit sinon tu vas finir congelé." Température interne, température externe, régulation, j'vois ces pauvres cours de biologie de primaire défiler sous les yeux. Comme quoi, avoir de l'argent, ça sert à rien quand on veut survivre. La main qui frotte le dos de la vice-présidente avant de quitter le groupe. Grandes enjambées vers la cuisine d'abord avant de faire demi-tour vers les chambres à l'étage, escaliers qui craquellent et que je monte deux par deux, doucement, lentement, pour ne pas que le bruit déchire une fenêtre à cause des vibrations. Les mains qui attrapent les téléphones puis des pulls, des pantalons un peu large. Mais qui aurait cru que ça nous arriverait à nous ? Ecrans allumés et c'est sans réseau qu'on se trouve. Alors quand je me rapproche du groupe, y a que la vérité qui sort. "Ok, y a toujours pas de réseau. Ce qu'on va faire, c'est qu'on va économiser la batterie, je veux un seul téléphone d'allumer, on sait pas quand on va sortir donc je pense que c'est la meilleure solution... Vous ... Vous en pensez quoi ?" Le frisson qui parcourt l'échine pendant la demande, dents qui claquent. On est vraiment dans la merde les enfants...